and i've lost who i am.

AND I CAN'T UNDERSTAND WHY MY HEART IS SO BROKEN REJECTING YOUR LOVE.

Ses yeux s’ouvrirent une nouvelle fois sur un flou incommensurable. La lumière blanche du jour enneigé lui brûlait les rétines, créant une ombre sur sa vision. Levant une main devant ses opales cristallines, il bougea lentement ses longs doigts et en observa les mouvements saccadés et imprécis ; agacé, il souffla bruyamment avant de se redresser dans ses draps brûlants, seuls témoins de sa nuit agitée de cauchemars. Il frotta ses paupières énergiquement, étira les muscles de ses bras endoloris et resta quelques secondes, yeux clos, à écouter le silence de la pièce. Finalement, il écarta les couettes et posa ses pieds nus sur le parquet frais, réprimant un frisson. Sur son chevet, il observa le cadran de son radioréveil : les chiffres rouges indiquaient quatorze heures. De nouveau, il soupira ; ses nuits étaient courtes. Bien trop courtes. Il tentait alors de récupérer son manque de sommeil en restant dans sa couche le plus longtemps possible, parfois même trop longtemps pour que cela soit moral. Il se massa les tempes du bout des doigts et attrapa son téléphone portable, posé non loin. Un nouveau message.

1 nouveau message. Pandora a écrit:

RDV au White Coffee dans une heure. Envie de parler.

Il fixa le sms pendant de longues seconds, perdu dans des pensées lointaines. Pandora était gentille. Le jeune homme l’avait rencontré à l’hôpital, pendant un de ses stages. Comme d’habitude, il tirait au flan, assis dans la salle d’attente où elle se trouvait également. Anxieuse, elle s’était mise à lui parler de sa vie, de ses problèmes et Ace l’avait écoutée avec intérêt. Sa voix était agréable, presque apaisante. Et puis elle lui avait posé des questions, sur lui cette fois ; il avait été incapable d’y répondre, pour la plupart. Il lui avait expliqué qu’il avait perdu la mémoire après un accident qui l’avait plongé dans le coma le plus profond pendant neuf mois. A son réveil, il ne se rappelait de rien. Ni de ses parents adoptifs, ni de ses amis. Rien. Le vide. Le noir… Pandora avait promis de l’aider ; il avait accueillit la nouvelle avec un sourire, mais ses espoirs étaient maigres depuis bien longtemps. Jamais il ne se souviendrait, il en était certain.

Peu convaincu de l’utilité de ce rendez-vous, Ace se leva néanmoins et attrapa le premier tee-shirt qui traînait au pied de son lit. Il enfila rapidement un jean, passa ses doigts dans ses cheveux pour les ébouriffer, mis son portable dans sa poche et sorti de la chambre en claquant la porte. Il descendit les escaliers quatre à quatre et s’engouffra dans la cuisine pour attraper un en-cas avant de quitter les lieux. Dans la pièce, il rencontre Mirandha. « Tiens, bonjour Ace. » Elle tenta de l’enlacer, mais le jeune homme esquiva son geste, mal à l’aise. « Bonjour madame Fawkes. Excusez-moi, mais je suis pressé. » La déception se peignit sur le visage de la femme et Ace détourna le regard. Il savait qu’elle était malheureuse. Mais il ne se rappelait pas d’elle. Il l’avait oublié, comme les autres. Il jouait la carte de l’indifférence, même si au fond il voulait se souvenir.

Il remua la tête pour reprendre ses esprits et, évitant les opales implorantes de Mirandha Fawkes, il attrapa une pomme avant de quitter la demeure. Faisant rouler ses clés autour de son doigt, il ouvrit la portière et se mit derrière le volant. Rêveur, il démarra et disparut dans l’allée. Il conduit lentement, gêné par la neige. Le voyage se déroula dans un vide abyssal, Ace étant perdu dans ses pensées une nouvelle fois. Il se rendit à peine compte qu’il était arrivé à bon port et descendit de son auto, se dirigeant au ralenti vers le point de rendez-vous. Le monde affluait au café et le jeune homme se sentit vite oppressé par la foule environnante. Il chercha Pandora des yeux et, la trouvant attablée, il s’approcha d’elle. Sans dire un moment, il s’installa sur la chaise face à elle et planta ses pupilles bleutées dans son beau regard, un faible sourire courtois sur les lèvres. La partie pouvait commencer…

Ace&Pandora



Nobody can know in advance which day will be the most important of its life...


Je frissonnais. Les joues rougies par le froid je fermai la porte de l’appartement. Le sac de course se déversa alors sur le sol, dans un soupir je rageai contre ses satanés sacs qui ne ferment jamais correctement. Accroupis sur le sol je ramassais yaourt, chocolat et autres cochonneries dont je me nourrissais depuis bientôt 3 mois. Une femme enceinte mange n’importe quoi et en des quantités énormes, je l’avais presque oublié jusqu’à ce que je me rende compte que je devais allez aux course tous les deux jours ! Autant vous dire que mon salaire en prend un coup. Je ramenais toutes les courses dans la cuisine. Une fois que tout fus rangé et le quart de ce que j’avais acheté engloutie. J’attrapai mon téléphone portable et rédigeais un bref sms.




à Ace a écrit:

RDV au White Coffee dans une heure. Envie de parler.


Envie de parler, j’imaginais déjà d’ici sa tête amusée en lisant mon message. Je ne lui avais pas déjà assez parlé ? De moi, de mon histoire. Et pourquoi ? Car l’anxiété me rend pipelette et incommensurablement barbante, enfin pour moi-même. Ace était un jeune homme agréable, je l’avais rencontré dans la salle d’attente de l’hôpital de Barrow où le charmant jeune homme ne faisait apparemment pas son travail et se retrouva à écouter ma vie de long en large. Je ne sais pas pourquoi mais il paraissait intéresser comme-ci connaitre la vie des gens lorsqu’on ne connaît pas la sienne est enrichissant. Car en vérité, Ace ne connaissait rien de sa vie d’avant. Après 9 mois de coma il s’était réveillé amnésique. J’eus soudain un nouveau sourire à cette pensé, médecin et amnésique ? J’avais promis de l’aider à retrouver la mémoire. J’aimais croire que je pouvais l’aider. Peut-être en vain évidemment mais il était si gentil, si patient avec moi que je n’avais qu’une envie lui rendre la gentillesse qu’il avait eu à mon égard. Je pris une douche et j’attrapai un autre pull, les journées fraîches de Barrow me rendait parfois malade, moins que lorsque j’étais enfant mais tout de même. Mes clefs en main je parti donc vers le White Coffee. Je roulai prudemment, je n’ai jamais vraiment aimé rouler dans la neige, marcher, glisser, rien ne me rend plus heureuse que la neige sauf lorsque je dois rouler dessus. Lorsque l’on passe son permis en Californie où la neige est inexistante, on est vite surpris. J’arrivais à bon port et en avance. Ace devait dormir, où s’ennuyais dans la salle d’attente de l’hôpital peut-être ? Je m’installai à une table ou un serveur se précipita pour prendre ma commande.

« Merci mais j’attends quelqu’un, il ne devrait pas tarder. » Le serveur me sourit et disparut derrière son comptoir. Je sorti alors un livre de mon sac autant passé le temps en bouquinant non ? Je rangeais très vite mon livre et fît un signe au serveur. « S’il vous plait ! En fait, je voudrais bien un gros bout de tarte à la cerise ! » Je souris, rien que d’entendre le mot tarte dans ma bouche j’en crevais d’envie. Faim ? Non, de la gourmandise. Ma tarte arriva en même temps qu’Ace, il paraissait fraichement réveillé. Je souris en le voyant s’asseoir en face de moi. Un sourire courtois aux bouts des lèvres. « Bonjour Ace, bien dormis ? » Je regardais alors le serveur qui déposa un morceau de tarte qui était certes appétissant mais un peu petit à mon goût. J’eus une moue boudeuse avant de me tourner vers Ace. « Tu veux quelque chose ? Un café par exemple ? » Je ris. Ace paraissait encore dans la lune comme-ci il dormait debout ? Le serveur le regarda attendant une réponse.