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Même le plus misanthrope a un jour besoin de l'aide de quelqu'un.

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Maxwell Hutchinson
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Maxwell Hutchinson
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MessageSujet: Même le plus misanthrope a un jour besoin de l'aide de quelqu'un. Même le plus misanthrope a un jour besoin de l'aide de quelqu'un. Icon_minitimeLun 6 Fév - 0:10






« C’est bien la première fois que je fais le trajet dans ce sens-là à cette période l’année... En tout cas, moi, je finis mon service et je file avec le dernier avion ! » Le type s’est évertué à me parler depuis que j’ai refermé la portière avant de son tout-terrain, que j’apparentais plus à un véhicule de chasse au bison ou autre mastodonte qu’à un taxi, comme l’indiquait pourtant l’enceinte lumineuse fixée sur le toit. Il y a bien dix minutes à présent que nous avons quitté ce qui ressemblait de loin à un aéroport, avec ces deux pistes et ces tas de ferraille volants d’un autre temps. Dix minutes, dix minutes qu’il enchaîne les sujets sans intérêt, dix minutes que je n’ai pas pipé mot. À peine deux mots, un "bonjour " et ma destination… D’accord, juste la destination. Dix minutes que sa voix monotone m’ennuie, peu importe ce qu’il fasse, rire, soupirer, peu importe ce qu’il dise, le temps, ses anecdotes futiles ; mais cette fois-ci, je semble sur le point de sortir de l’état presque comateux, grandement amélioré par la sensation de froid qui m’a envahi, que j’ai pris pour habitude d’adopter dès que quelqu’un pense que je vais m’intéresser à ce qu’il peut me raconter. Seulement, avant même que je n’aie eu le temps de ne serait-ce hausser un sourcil, chercher à déchiffrer ce que ce boulet de chauffeur avait voulu dire, la minuscule once d’attention que je lui portais fut détournée par l’explosion plus ou moins étouffée qui fit s’arrêter la voiture et fumer le capot.

Continuez à pied, vous n’êtes plus qu’à quelques minutes de la ville… Le temps que la dépanneuse arrive et je vous amène vos affaires à l’auberge ! Pauvre tache. Quelques minutes. Cinq ou dix ? Non. Vingt. Vingt minutes, à moins vingt degrés. Vingt minutes à marcher sur une route bien sombre, avec comme seuls vêtements sur moi ceux que je portais il y a quelques heures de ça à l’aéroport d’Austin, soleil radieux, vent de l’Est pour alléger la chaleur traditionnelle de cet Etat du Sud. C’est donc bel et bien frigorifié, fatigué, irrité que je fis mes premiers pas dans la petite ville de Borrow, Alaska, comme l’indiquait le panneau de bois miteux que j’avais fini par dépasser, les mains enfoncées dans les poches de mon blouson dans l’espoir d’y garder tous mes doigts entiers. L'Alaska. J’aimerais pouvoir me demander ce que je fiche ici alors que je suis un type du Sud qui roule capote baissée et ne supporte pas d’avoir des manches au-delà du coude dans les relever ; mais je n’y arrive pas. J’aimerais lever les yeux au ciel, lâcher une bombe de cynisme, me montrer totalement odieux d’indifférence face à tout ce qui m’entoure – je ne fais que ralentir quelques secondes hauteur du panneau, relire chaque lettre, puis, rebaisser la tête, regard meurtri, et avancer vers le premier refuge que je trouverai.

« Le motel ? Ah non, ce n’est pas par ici… C’est à quoi, Ernie ? Deux, trois kilomètres ?» J’aimerais bien fusiller le barman du regard mais je n’arrive qu’à serrer les mâchoires pour éviter qu’elles ne s’entrechoquent. Habituellement, je m’énerverais de le voir se lancer dans un débat tel que celui qui s’anime entre le dénommé Ernie et lui, me faisant perdre mon temps en ne me répondant pas alors que je lui offre l’occasion bien rare de m’entendre lui parler ; pourtant, ce soir, j’apprécie particulièrement ces quelques secondes qui s’écoulent, bien au chaud, accoudé contre le comptoir de ce bar. Je les apprécie tellement qu’elles passent bien trop vite. « ‘Faut que vous alliez du côté de Herman Street. Vous en avez pour une demi-heure, par là. » Je sursaute presque lorsque le grand gaillard s’adresse de nouveau à moi. Il fixe avec un air un peu bête, comme s’il se demandait pourquoi je ne bougeais pas. Dommage, je recommençais à peine à sentir mes doigts. Gagner du temps… et du confort. « Je peux passer un coup de fil ? » Entre temps, la dépanneuse a bien du retrouver le chemin du taxi, dont le numéro est inscrit sur le bout de papier que je froisse dans ma main. Le barman m’indique d’un geste de la tête approbatif la direction à suivre. Je me faufile entre les quelques clients, attrape le combiné vétuste, pioche mon portemonnaie dans ma poche arrière pour trouver les pièces nécessaires. Mon portemonnaie… Avec mon billet d’avion. Dans mon sac. Dans le coffre du taxi. En panne dans le fin fond de cette nuit tombée bien vite à mon avis.

Si j’aurais simplement juré comme un charretier quelques semaines plus tôt, passant ma colère sur le mur ou sur le premier malheureux qui passerait par là, cette fois-ci, je ne fais que fermer les yeux, soupirer, et grelotter, reposant le combiné et venant m’appuyer l’épaule contre le mur. Lorsque je rouvre les yeux, c’est pour voir un type qui est sur le point de me dépasser, direction une table, un peu plus loin. Le froid assassin a peut-être ralenti le rythme de mon cœur… On dirait qu’il enhardit celui de mes paroles. Alors que j’aurais probablement préféré mourir plutôt que d’avoir à ne serait-ce que lui adresser la parole ; je lui demande son aide, oubliant d’être froid simplement parce que j’ai vraiment trop froid. « Eh, vous auriez une pièce… pour le téléphone ? »




Dernière édition par Maxwell Hutchinson le Mar 14 Fév - 14:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Même le plus misanthrope a un jour besoin de l'aide de quelqu'un. Même le plus misanthrope a un jour besoin de l'aide de quelqu'un. Icon_minitimeLun 6 Fév - 17:50

Même le plus misanthrope a un jour besoin de l'aide de quelqu'un. Tumblr_lyy9cg1Sfb1rp2430o2_500

Froid? Mais non il ne faisait pas froid, il faisait juste un peu frisquet voilà tout. J'étais dans mon bureau à regarder la neige tombée pendant que de nouveaux arrivant à Barrow étaient en train de se réchauffer les mains en déclarant qu'ils n'avaient jamais ressenti un froid pareil. Cela me faisait rire par moment d'entendre des nouveaux habitants se plaindre du climat de l'Alaska. Car, voyez-vous, s'ils n'aimaient pas le froid, pourquoi choisir un des lieux les plus glacials du monde? Le mari demandait s'il était possible que leur futur maison soit bien chauffé pour ne pas craindre d'être frigorifié. Je regardais toujours par la fenêtre les flocons de neige tombés et recouvrir Barrow d'un beau manteau blanc avant de répondre que non ce n'était pas possible. Je lui précisa par la suite qu'ils auraient tout le temps de se faire au climat de la ville. Pendant une demi-heure on vit ensemble ce qu'ils souhaitaient et j'étais en train de me dire qu'ils ne se refusaient rien du tout. Nouveau couple, mariage récent, bons salaires, d'accord ils avaient toute la vie devant soi, mais de là à faire un énorme projet comme ça... J'avais fait moi-même mon projet de domicile quand je m'étais marié et maintenant je regrettais de m'être lancé si vite sans réfléchi puisque la maison serait sans doute mise en vente dans quelques mois. Maison dont j'avais réfléchi les plans moi-même. Mon patron m'avait bien mit en tête que l'on ne donnait pas son avis personnel durant les rendez-vous mais un avis strictement professionnel. Ainsi, je souris bêtement comme un crétin en disant que je leur ferais les plans durant la semaine et qu'ils pourront venir les voir en début de semaine suivante. Ils quittèrent mon bureau les yeux et la tête remplis de rêve et moi je constata qu'il était pas loin de dix-huit heures. Je devais avoir rendez-vous avec un client dans un bar du coin pour qu'il m'explique le défaut de mes plans. Je me doutais qu'il aurait sans doute un coup dans le nez comme d'habitude et que cela ne serait pas tout à fait simple. Je pris la direction de mon bureau, bouclant mes dossiers dans un tiroir, enfilant ma veste et mettant mon téléphone portable dans la partie intérieure, puis malette en main je sortis de mon bureau avant de prendre la direction de l'ascenseur.

J'arrivais au bar une vingtaine de minutes plus tard. « Salue Ernie! » Fis-je en direction du barman qui me fit un signe de tête en guise de bonjour. Ici, la plupart des gens se connaissaient, faut dire il n'y avait presque que des habitués. J'enlevais mon blouson en gardant ma veste et vis que mon client n'était pas là. « Dis, il est pas là Oliverstown? » « Non, pas vu et tant mieux j'en ai marre qu'il mette un souk au bar! » La soirée allait s'annoncer plutôt correct. Je rentrerai plus tard chez Rosy et nous dinerons tranquillement. Je commanda un verre à Ernie avant de me rendre à ma table qui commençait à m'être habituelle. En passant une voix m'interpella et je me retourna. Pauvre vieux, il avait l'air complétement frigorifié. Pas encore un gars du coin au vue des vêtements qu'il portait, c'était assez suicidaire de sa part de se balader comme ça sous la neige et à moins vingt degrés. « Euh oui, attendez. » J'ouvris ma veste pour y trouver mon portefeuille dans la poche intérieure avant d'en sortir quelques pièces et de les lui tendre: « voilà. » Evidemment, à cause de mon côté curieux je ne pus m'empêcher d'en savoir plus. Déjà, il n'avait pas d'argent, de deux il était fou de se promener avec peu de vêtements sur lui, de trois il avait l'air complétement gelé. « Si vous sortez encore comme ça, vous allez attraper une pneumonie ou mourir de froid. Vous n'êtes pas d'ici ça se voit. » Ça me rappelait Roxanne qui était arrivée elle aussi, dépitée et sans des vêtements chauds; Le problème était que pour elle c'était encore plus grave vis-à-vis du fait qu'elle était enceinte de cinq mois et qu'elle ne devait pas tomber malade. Le froid ici était impardonnable pour les nouveaux venus. « Décidément je ne sais ce que vous avez tous à venir ici sans prendre vos précautions vis-à-vis du froid! M'enfin! » Je roula des yeux avant d'entendre la voix d'Ernie: « Phoenix! Ta boisson est au comptoir et je te préviens je n'irai pas te l'apporter. » Il était grincheux aujourd'hui le pauvre Ernie. Je soupira avant de faire demi-tour et d'aller me poser près du comptoir pour boire mon verre. Tant pis pour la table.
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MessageSujet: Re: Même le plus misanthrope a un jour besoin de l'aide de quelqu'un. Même le plus misanthrope a un jour besoin de l'aide de quelqu'un. Icon_minitimeVen 17 Fév - 19:56





« Euh oui, attendez. » Le type laisse traîner son regard sur moi un instant avant de reporter son attention sur le portefeuille qu’il vient de tirer de sa veste. Si je n’ai jamais ressenti un intérêt particulier pour la mode masculine –laissant cette tâche aux mains expertes des femmes qui ont été auprès de moi tout au long de ma vie, à leur plus grand bonheur- ou encore une passion pour les doudounes fourrées coupe-vent imperméables, je me surprends à l’envier, lui et son blouson aux airs si dodus de rembourrage. « Voilà. » Il me tend les quelques pièces que je lui ai demandé, me sortant du vague nuage de pensées qui m’entourait. « Merci. » Le mot résonne presque bizarrement venant de ma bouche, du moins, j’ai cette impression. Le type n’a pas l’air de la partager, au vu du mince sourire qu’il m’adresse ; finalement, il ne me connait ni d’Ève ni d’Adam, pourquoi sourcillerait-il face à ma réponse, on ne peut plus banale ? J’en arrive même à lui rendre un semblant de sourire moi aussi, rien de plus que de la politesse – c’est du moins à cette idée que je me borne, tout en était incapable, toutefois, de ressentir une sorte de sympathie envers lui. Finalement, il était bien le premier type qui semblait quelque peu serviable dans ce coin reculé du pays, même s’il n’était que la troisième personne à que je rencontrais en ce laps de temps très court passé sur ce territoire et même s’il ne m’avait adressé que quelques mots à peine –c’est d’ailleurs un bon point pour lui. Mon regard quitte le sien pour glisser par-dessus son épaule, sur le visage du barman que je vois observer. Mon visage reprend son impassibilité, je retrouve toute ma froideur grâce à la chaleur qui émane entre ces murs. En fin de compte, à quoi m’attendais-je ? À ce qu’on me saute dessus pour m’emmitoufler dans une peau de yacht et qu’on se frotte contre moi pour me réchauffer ? J’ai quelques doutes. Mon attention se porte sur le combiné et les quelques pièces que je trie du bout des doigts, vieille manie, m’apprête à les glisser dans la fente du vieil appareil. « Si vous sortez encore comme ça, vous allez attraper une pneumonie ou mourir de froid. Vous n'êtes pas d'ici ça se voit. » Évidemment, il fallait que ce type commette une erreur de parcours, lui qui avait si bien commencé sa montée dans mon estime. Je pensais qu’il ne s’intéresserait pas plus à moi et repartirait tranquillement s’installer plus loin, mais, en trois petites secondes, il venait d’aligner un conseil et une remarque quant à mon sujet, ma vie. Rien qu’un instant, je repose les yeux sur lui, serre vaguement les mâchoires avant de me rappeler qu’il vient de me rendre service. « Pas vraiment, non. Merci. » Seconde fois que je le remercie. Si le premier était justifié et adéquat à l’instant où il m’avait tendu ces quelques pièces que je suis en train de glisser dans le compteur du téléphone, ce deuxième "merci" pourrait être moins facile à comprendre. Lui exprimerais-je de la gratitude envers les pronostics quant à ma santé, voire à ma survie qu’il venait de m’adresser, chaleureux réconfort ? Il pourrait le prendre de cette manière, à en juger par le regard circonspect avec lequel il m’a discrètement balayé quelque instant plus tôt, je ne devais pas lui sembler particulièrement banal. Or, ce n’était pas là que se trouvait la raison de ce merci, bien évidemment. C’était simplement la seule chose que j’avais trouvé à dire, là où, habituellement, je lui aurais jeté un regard mauvais ou une remarque glaciale, pour l’inciter à ne pas plus se mêler de mes affaires ou rester planté là. Visiblement, cette méthode était bien moins radicale que celles qui me donnaient une réputation de crétin asocial, puisqu’il entame une nouvelle phrase alors que je me concentre sur les chiffres que j’ai à taper. « Décidément je ne sais ce que vous avez tous à venir ici sans prendre vos précautions vis-à-vis du froid! M'enfin! » Il finit par tourner les talons alors que je croyais qu’il allait rester là… et moi, je tourne la tête en sa direction et lui redonne toute mon attention alors qu’il devait avoir remarquer que je comptais l’ignorer. "Tous" ? Je ne serais donc pas le seul à être arrivé d’une autre région, et, si je peux me fier à mes déductions, plus ou moins récemment puisqu’il ne l’aurait pas remarqué sinon. Est-ce que, peut-être, il… « Allo ? Allooo ! » Je ferme les yeux, fronce les sourcils. Je ne sais plus si c’est la paranoïa qui me fatigue ou si c’est la fatigue qui me rend paranoïaque.

« Hé, si vous êtes si mécontent de ma "sale caisse à la con", vous avez qu’à appeler un autre taxi ! » « Ce serait sans remord, mais je le paye comment ? J’attends d’avoir claqué la portière pour lui annoncer qu’une espèce de génie a réussi à mettre mes bagages dans un coffre qui ne s’ouvre plus ? » « Oui, bon, j’ai compris. Ecoutez, vaut mieux que vous restiez là où vous êtes et j’viendrai vous chercher d’ici, hmpf… Une heure ou deux. Ou trois. » Je devrais me montrer odieux et laisser filer toute la vapeur qui vient rendre douloureuses mes tempes, mais je n’en ai plus envie. Tout ce que je veux, c’est mes affaires, louer une chambre dans ce fichu motel, retrouver Roxanne, même si ce dernier point me semble de plus en plus utopique au fil des jours qui passent. « Entendu. » Je ne prends pas le temps de savoir s’il a quelque chose à ajouter pour reposer le combiné à la place et appuyer sur le bouton pour récupérer le peu de monnaie qu’il doit rester. Elle tombe dans la coupelle, j’attrape une à une les pièces, presque précautionneusement. Si je m’étais hâté de terminer la conversation avec l’autre abruti, je prends cette fois-ci tout mon temps, m’y force, visiblement –j’ai un temps considérable à tuer et la patience ne sera pas mon plus grand atout ce soir. « Tenez… Merci. » Troisième merci que j’adresse à cet homme, que j’ai retrouvé au bar, pour déposer la monnaie sur le comptoir. Cette fois-ci, il n’a rien de sincère ou de détourné, il semble tout bonnement robotique, la seule chose que j’étais capable de dire lorsque le type avait tourné la tête en me voyant revenir vers lui. Je ne lui laisse pas le temps de froncer les sourcils ou échanger un regard soupçonneux avec le barman que je m’éloigne déjà, allant m’asseoir, sans le moindre intérêt à ce qui se passe autour de moi, à la table la plus isolée que je trouve. Ce n’est qu’une fois installé que je relève la tête et laisse vagabonder mon regard sur ce qui va devoir me passionner si je ne veux pas que les prochaines heures ne paraissent aussi longues que ce à quoi je m’attends déjà. Et puis, la voix du barman s'élève et je déchante. « Euh, si vous comptez rester assis là, il va falloir consommer... »


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MessageSujet: Re: Même le plus misanthrope a un jour besoin de l'aide de quelqu'un. Même le plus misanthrope a un jour besoin de l'aide de quelqu'un. Icon_minitimeVen 17 Fév - 20:40

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En voyant cet individu avec un pauvre pull et une veste sur le dos, je me demandais ce que les gens avaient tous à venir vivre à Barrow ces temps-ci. Il ne fallait pas se mettre qu'en arrivant en Alaska on oubliait toute sa vie d'un revers de mains. En tout cas moi qui était venu ici pour parler affaires avec un client, j'en étais rendu à offrir quelques pièces à un homme qui allait s'écrouler de froid à mes jambes pour un maudit téléphone. J'étais ce que l'on pouvait dire sympathique, j'aimais rendre service et je ne râlais jamais si je n'avais rien en retour. Il avait pris mes pièces et j'étais parti au bar prendre ma boisson en m'asseyant sur mon tabouret avant d'entamer la conversation avec mon voisin de comptoir que je voyais de temps en temps. Il déclara qu'il ne m'avait pas vu avec ma femme à la dernière soirée qu'avait organisé la ville de Barrow il y a de cela une semaine, je lui répondis que l'on était assez occupé ces temps-ci. Ce n'était pas un mensonge, puisque l'on était occupé à remplir les papiers de divorce. Ernie était en train de ranger ses verres pendant que je levais la tête vers la télévision qui était accroché dans le bar. Il y avait match ce soir et les gens commençaient déjà à affluer dans l'établissement. Je regardais ma montre, il n'était pas si tard, mais il faudrait que je file avant le début du match car je ne supportais pas les effervescences pour les rencontres sportifs. Curieux de nature, je ne pus m'empêcher de jeter un coup d'œil vers le téléphone où l'étranger – je ne voyais pas comment l'appeler autrement – était en pleine conversation et à la limite mouvementé. « Ce type ne me plait pas. » Je relevais le regard vers le barman qui grommelait dans sa barbe avant de servir un client. « Comment tu peux dire ça? » « Il n'y a qu'à l'observer. » Je roulais des yeux avant de continuer à boire mon verre et je vis par la suite l'homme s'approcher de moi et de me rendre la monnaie. C'était vrai que quelques minutes plus tôt il avait eu l'air de ne pas apprécier ma remarque, mais je n'en pris pas compte et je repris ma monnaie. « Merci. » Je n'offrais pas de l'argent à autrui sans prétexte, mais je n'aurai pas penser qu'il me rembourse aussi vite.

Je rangeais la monnaie dans ma poche tandis qu'il déambulait dans le bar tel un zombie en perdition avant d'aller s'asseoir à une table, le regard vide. On aurait dit un ours blanc qui était en Afrique. Enfin je me faisais comprendre, pour moi il n'avait strictement rien à faire dans un pays aussi froid et cela avait été le même cas pour Roxanne. Franchement, venir dans son état sans une laine pour la réchauffer était comme se suicider. Ernie partit en direction de l'homme tandis que mon voisin me donnait un léger coup de coude. « Tu crois qu'il va le virer? » « Je sais pas. Quand même, il n'oserait pas faire ça. » « Il l'a bien fait une fois et on avait retrouvé l'homme en hypothermie. » Ouvrant tous les deux de grands yeux on se pencha en arrière pour voir la scène et on entendit Ernie dire à l'homme qu'il devait consommer où qu'il serait viré. Ça sentait le roussi, déjà qu'il n'avait pas de quoi payer le téléphone alors une consommation. Je me leva de mon siège tel superman, et me dirigea vers le fond du bar. Arrivé à la hauteur des deux hommes, je posa ma main sur l'épaule du barman. « C'est bon Ernie, met lui une bière, je paye. » « Un jour ta bonté te perdra! » Elle m'avait déjà perdu: j'étais en plein divorce cela ne pouvait pas être pire. Je pris une chaise et m'assis devant l'homme. Je le regardais un long moment avant de m'adosser au fond de ma chaise et de tenir ma bière à la main avant qu'Ernie revienne et déposa la boisson sur la table, je sortis quelques billets en les lui déposant dans la main et de pousser la bouteille vers l'étranger. « Cela ne vous réchauffera pas mais c'est toujours mieux que rien. » Je bus quelques gorgées de ma propre boisson. Je ne voulais en aucun cas m'imposer, mais je savais pertinemment que si je quittais la table, Ernie trouverait n'importe quel moyen pour le virer du bar. Il avait toujours eu du mal avec les étrangers sans le sou. Alors que j'allais reprendre la parole je sentis mon portable vibrer dans la poche de mon pantalon et je le sortis avant de voir qu'il s'agissait un message de Roxanne. Evidemment il n'y avait qu'elle pour m'envoyer un message pareil: j'ai une folle envie de Nutella et je n'en ai plus. Il faut que tu m'en apportes! Rox''. Du Nutella à cette heure? Je soupirai longuement. « N'empêche je ne sais pas ce que vous trouvez tous de bien pour venir vivre ici. Surtout avec peu de vêtements. »
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