Peignant un nouveau tableau dans son atelier, pièce derrière la galerie, Juliet pensait tout en peignant. Il était seulement vers les dix heures du matin et pourtant, la journée paraissait déjà bien longue pour la jeune peintre. En se levant ce matin-là, elle avait allumé son ordinateur comme tous les matins pour aller voir ses mails. C'est là qu'elle vu que sa chère mère lui avait envoyé un mail.Rien de bien spécial se disait-elle mais c'était avant d'ouvrir le mail et de le lire. Une bien moins bonne nouvelle que ce qu'elle pensait: son petit ami depuis près de neuf ans l'avait demandé en mariage et elle était effrayée; effrayée parce que le seul homme avec qui elle s'était mariée jusque là, c'était Jack, le père de Juliet mort trop tôt. Répondant à sa mère que Jack aurait voulu qu'elle se remarie, qu'elle soit heureuse,Juliet était inquiète pour sa mère. Elle avait peur que cette histoire tourne mal, que sa chère maman ne puisse se marier et que l'homme qui la rend heureuse depuis neuf ans la quitte après ce refus, voila ce que craignait Juliet. Il fallait qu'elle convainque sa mère que cet homme la rendrait heureuse mais elle ne savait comment s'y prendre, après tout, elle n'avait pas à se mêler de sa vie...La tête pleine de réflexions, Juliet avait besoin d'une seule chose: peindre, pour laisser cette angoisse intérieure dans ses peintures...Après une bonne douche chaude, la jeune peintre enfila un bon collant chaud avec une robe puis, après avoir récupérer son sac à main, sortit de chez elle. Contrairement aux autres jours, ce matin là était plutôt doux et Juliet en avait presque chaud. Maintenant, elle s'était habituée au climat de Barrow et il lui était presque devenu agréable...

La jeune fille prit donc la direction de sa galerie mais, à mi-chemin, son ventre se mit à gargouiller: partie en quatrième vitesse de son appartement, elle avait complètement oublier de manger quelque chose pour se remplir le ventre.Elle s’arrêta donc dans une boulangerie sur son passage et acheta quelques viennoiseries, de quoi se faire un bon petit déjeuner digne de ce nom avant de commencer à peindre. Après être ressortie de la boulangerie, Juliet marcha encore quelques minutes avant d'arriver enfin à sa galerie d'art. Voyant l'enseigne "Juliet's galerie", la jeune fille se sentit très fière. Cette galerie était son petit bébé;décorée à son image et avec ses propres peintures et celles d'autres jeunes artistes qu'elle parrainait, elle aimait y venir et y voir du monde et elle se disait toujours:"c'est moi qui l'ai crée", une vraie fierté personnelle... Ce jour là, elle ouvrit donc les portes de son petit trésor et se dirigea à l'arrière où se trouvait son petit atelier. Rempli de toiles,de pinceaux et de toutes sortes de peintures de partout, elle aimait y venir dès qu'elle avait un coup de blues ou juste pour le plaisir de peindre, c'était un peu son petit cocon personnel. Mettant en place une nouvelle toile sur un chevalet et, tous ses pinceaux, Juliet alla ensuite se faire du café avant de commencer à peindre. Et oui: il fallait bien se remplir le ventre, la peinture demande de l'énergie après tout..

Le ventre rempli des viennoiseries achetées plus tôt et d'un bon café pour bien se réveiller, la jeune fille commença donc à peindre son nouveau projet: un paysage d'Ecosse de son enfance s'inspirant d'un ancien dessin qu'elle avait fait de Glasgow dans le passé. Elle avait retrouvé se dessin dans des cartons la semaine précédente et une subite envie lui avait prise: une inspiration. Elle avait déjà tout dans la tête, les couleurs à mettre , comment reproduire ce dessin au crayon et tout petit sur une grande toile, que rajouter etc... elle avait une idée bien précise de ce que ça donnerai au final.Elle commença donc le tableau, coup de pinceau sur coup de pinceau, il prenait forme petit à petit mais sûrement.Tellement inspirée et plongée dans ce tableau, Juliet n'entendit même pas que quelqu'un était entré dans la galerie. Elle continuait de peindre, de mélanger les couleurs comme elle savait tant le faire et comme elle le faisait tous les jours.Elle avait laissé la porte donnant sur l'atelier ouverte et quand elle entendit quelqu'un prononcer le mot: "Bonjour..." elle sursauta, posant son pinceau et se retournant d'un coup. Cette personne lui avait fait une peur bleue..Juliet remarqua alors que c'était une jeune femme: blonde et qui avait l'air bien sympathique. Sa frayeur passée et le sourire toujours aux lèvres, comme à son habitude, la jeune peintre finit par dire: "Bonjour mademoiselle; excusez moi. je ne vous avez pas entendu entrer...Vous désirez un renseignement peut-être?" Rangeant ses pinceaux et ses peintures de côté pour plus tard, Juliet se releva pour aller à la rencontre de cette visiteuse bien matinale. Elle n'avait pas l'habitude de voir du monde venir dans sa galerie le matin parce que , la plupart du temps, l'heure d'affluence était vers les dix-huit heures, quand les gens sortent du boulot pour rentrer chez eux.Arrivant à proximité de son interlocutrice , la jeune peintre ajouta: "Je suis Juliet Anderson, enchantée de voir que vous avez visité ma galerie qui n'est pas totalement qu'à moi d'ailleurs vu que j'expose aussi de jeunes talents..", Juliet rigola un peu après avoir prononcé ces mots, il faudrait qu'elle songe à changer le nom de sa galerie un de ses jours...