« Ma vie craint, fit Niagara Von Longdorf en venant se pelotonner contre Azraël. » Le jeune homme passa un bras autour de sa taille et entreprit de caresser son dos. Il l'embrassa dans les cheveux et lui susurra qu'elle exagérait. « La seule bonne chose qui me soit arrivée dans la vie, c'est toi. Alors c'est pour te dire … » « Wahou, je suis impressionné. Même en pleine crise de larmes tu trouves le moyen de te moquer de moi ? » La jeune fille gloussa et Az resserra son étreinte autour d'elle.
Depuis leur rencontre, tout les deux étaient devenus inséparables. Dès que leurs regards s'étaient croisés, ils avaient compris qu'ils venaient de trouver leur alter-égo, leur autre eux. Le même sens de l'humour, la même façon de taquiner les gens, de voir la vie, les mêmes blagues pourries, la même façon de penser, le même sens de la fête, la même tendresse à l'intérieur, le même besoin d'amour, les mêmes opinions de vie. Ils étaient fait pour se rencontrer, c'était sur. Séparés, ils étaient forts. Ensemble, ils devenaient invincibles. Rapidement, il n'y eût plus de Niagara sans Azraël et réciproquement. Et puis, naturellement, une espèce d'attirance physique était venue se mêler à tout ça et ils avaient finis par devenir un 'couple'. Enfin, si l'on peut dire. Ils s'embrassent, dorment ensemble et couchent même parfois ensemble, mais seulement parce qu'ainsi, ils se sentent moins seuls. Niagara est tout à fait au courant de l'attirance d'Azraël pour Everleigh et le jeune homme connait parfaitement le preneur en otage du coeur de son amie. Ensemble, ils étaient plus forts que tout, excepté l'amour. Ils avaient tout pour avoir une vie parfaite et ils formaient un couple magnifique, mais le Destin en avait décidé autrement pour eux. Ils étaient condamnés à aimer des personnes qui n'en avait rien à faire d'eux. Ils s'étaient réfugiés l'un dans l'autre afin d'y trouver une sorte d'amour factice.

« T'imagines si on était amoureux l'un de l'autre ? Je vais regretter de te le dire, mais ça aurait été parfait. Mes parents sont dingues de toi, tu serais devenus un avocat super-célèbre et tu gagnerais des millions pendant que moi j'irais faire les boutiques. » « T'as le droit d'y croire ! » « Laisse-moi terminer, intima-t-elle en le poussant sur le lit. Elle s'assit sur ses genoux, passa une main dans son cou et repris : Nos enfants auraient été beaucoup plus beaux que la normal, on aurait eût un mariage de rêve, on serait partis en lune de miel dans les Caraïbes et on se serait aimé toute la vie. » Un petit blanc s'installa, chacun pensant à la véracité de ses propos. Être ensemble leur permettait de panser un peu les blessures de leurs coeurs, mais ils savaient qu'ils ne pourraient pas éternellement vivre comme ça. « Je t'aimerais toute ma vie Niag. C'est toi et moi, jamais l'un sans l'autre, pas vrai ? » Ils s'allongèrent et il la sentit venir chercher un peu de réconfort. Réconfort qu'il lui offrit en l'enserrant. Il nicha son visage dans son cou et ferma les yeux, écoutant la respiration de son amie pour s'apaiser. Tant qu'elle serait là, sa vie aurait un minimum de sens.