« Quand est ce que tu comptes venir déjeuner? » C'était la perpétuelle question de ma mère quand elle réussissait à m'avoir au téléphone. Cela faisait près d'un mois que je n'étais pas venu. Elle s'inquiétait, mais si je ne m'étais pas rendu dans la demeure familiale il y avait bien une raison: je m'étais pris une énorme claque en pleine figure et je ne voulais en aucun inquiéter la figure maternelle. On était dimanche, mars était déjà bien entamée et j'avais prévenu Rosy que j'allais déjeuner chez mes parents. Ce n'était pas que j'appréhendais d'y aller, mais annoncer mon divorce n'allait pas être chose facile, et quand ma mère verrait ma blessure à la main elle serait en train de me cajoler comme un gamin de cinq ans. Chose que je détestais. Après m'être préparé, Rosy m'avait aidé une nouvelle fois pour la cravate, j'avais pris ma veste avant de quitter l'appartement. J'avais fait la route à pied, par la simple déduction que je ne pouvais évidemment pas conduire. Je savais déjà qu'arriver tout seul à la résidence serait une grande surprise pour mes parents, j'avais enlevé mon alliance et j'espérais que dans les premiers temps ils ne chercheraient pas à me scruter pour trouver le moindre indice sur l'absence d'Hilary. Plus j'avançais, moins j'avais envie d'y aller. Pourtant j'adorais mes parents, je savais que s'ils étaient amenés à disparaître je serai inconsolable. Après plusieurs temps de marche sous la neige, j'apercevais enfin la demeure où j'avais grandi. Celle où il régnait de délicieux souvenirs d'enfance, comme les Noël en famille ou encore les anniversaires. Je gravis les marches qui menaient au perron avant de sonner à la porte. On aurait pu croire que je serai rentré comme ''ça'' chez mes propres parents mais non. Je n'habitais plus ici, donc je devais faire preuve de certaines bonnes manières. Il n'avait pas fallu longtemps pour que mon père vienne m'ouvrir. Les cheveux grisonnants, quelques rides au coins des yeux à cause de ses fous rires du passé. « On commençait à croire que tu étais mort... mais à ce que je vois ça a failli... » Déclara-t-il en donnant un geste vers mon poignet droit. « Ta mère ne va plus vouloir que tu partes quand elle aura vu ça. Hilary n'est pas là? » « Non, il va falloir que l'on parle justement. » « Je ne sais pas si c'est le bon jour. » Il avait un air sérieux sur le visage et j'allais demander pourquoi quand une petite fille me rentra dans les jambes avant de murmurer un pardon et de s'éloigner vers le salon. Sans doute la fille de nouveaux voisins. J'entendis ma mère dans le salon. Si elle parlait toute seule, où du moins râlait contre quelqu'un, cela m'inquiétait.

Je suivis les pas de mon père qui se dirigea dans le salon familial. Je vis ma mère de dos, entrain de râler comme pas possible envers une personne. Je mis plusieurs minutes avant de constater que c'était ma petite sœur. « Zooey?! » La dernière personne que je pensais voir dans cette ville et dans cette maison c'était bien elle. Il y a six ans elle avait ses clic et ses clac et était partie sans crier gare à Los Angeles. Les dernières nouvelles, enfin, le dernier coup de fil que j'avais reçu c'était près de huit mois. « Phoenix. » Ma mère se retourna vers moi en jetant un coup d'œil derrière mon épaule: « Hilary n'est pas là? J'aurai tellement aimé la voir. » J'aurai bien eu envie de lui dire qu'elle ne la verrait plus jamais mais je me retins avant de faire un geste de la main comme pour mettre ça sur le tapis et de regarder ma sœur. Je ne savais pas comment réagir, la prendre dans mes bras? Lui dire combien elle m'avait manqué? D'un côté je lui en voulais d'être partie comme ça, mais surtout de ne jamais donner de nouvelles et de ne jamais venir à Noël. Notre père me dit de m'installer et notre mère partie chercher des amuses-bouches. Zooey et moi on était seul et je ne pus m'empêcher de poser cette question d'un air sarcastique: « Ça te manquait de venir ici? » Je n'avais pas encore fait d'allusion à la petite qui était assise par terre à jouer tranquillement. Pour sûr, je me doutais qu'il y avait anguille sous roche.

Revenir à Barrow fut la chose la plus dure que j'ai du faire ces dernières années. En comparaison, vivre dans la misère était une idée beaucoup plus alléchante. Cependant, pour le bien de Keline, je me devais de revenir pour chercher de l'aide auprès de Phoenix et pourquoi pas de mes parents. Ce jour-là, nous étions dimanche. Si mes parents n'avaient pas changé leurs habitudes, en six ans on change plus qu'on peut le croire, ils se faisaient un malin plaisir à faire des repas de famille. Combien de fois j'avais du supporter la potiche de mon frère lors de l'un de ces nombreux repas. En tout cas, j'étais prête à tirer un trait sur le passé, et surtout sur ma rancœur envers Hilary, si elle voulait bien m'aider. Dès mon retour à Barrow, j'avais réussi à dégoter un petit appartement simple et pas cher où Keline avait vite pris ses marques. Je ne voulais pas qu'elle dorme dehors. Alors que nous étions dans le salon et que je l'habillais chaudement pour sortir, elle planta son regard dans le mien. « Maman, pourquoi il fait toujours froid ici ? » Sa question me fit sourire. « Parce qu'on habite près de la maison du Père Noël et que tu sais qu'il neige toujours chez lui. » A l'évocation du Père Noël, les yeux de ma fille s'illuminèrent et je reconnus sur son visage une expression de Nathaniel, son père. Chassant cette idée de ma tête, je pris la main de Keline et nous nous enfonçâmes dans le froid de l'Alaska. J'avais toujours détesté cette ville et me voilà revenue. Comme je n'avais aucun moyen de locomotion et que je ne voulais pas que ma fille prenne le bus, nous bravâmes le froid et la neige pour nous rendre chez mes parents. Sur le chemin, ma fille ne marchait pas, elle sautillait dans la neige pour y laisser ses empreintes. Lorsque j'avais son âge, je faisais la même chose, mais là j'avais plus envie de me tirer une nouvelle fois de cette ville. Nous arrivâmes devant la maison de mes parents quelques minutes après. Je m'arrêtais et Keline leva vers moi un regard interrogateur. Son visage était rosi par le froid et son nez coulait. Je la mouchais délicatement pour ne pas lui faire mal puis je m'accroupis bien à sa hauteur. « Les gens que nous allons voir, sont mon papa et ma maman. Il va falloir que tu sois très sage mon ange. D'accord ? » Pour approbation, elle hocha la tête. Je me dirigeais alors vers la porte d'entrée, Keline sur mes talons et sonna tandis que ma fille se cachait derrière moi. Ce fut ma mère qui ouvrit la porte. « Zooey ? » Un sourire timide pris possession de mes lèvres et je baissais la tête honteuse. Ma mère me prit alors dans ses bras sanglotant légèrement. « M'man, tu m'étouffes. » Ce fut ce moment-là que Keline choisie pour sortir de derrière mon dos. « Bonjour Maman de ma Maman, je m'appelle Keline. » En voyant la tête de ma mère je crus qu'elle allait faire une attaque.

Mon père qui avait tout entendu se pointa, une expression sévère sur le visage. Ils me firent entrer. J'installais Keline à côté de moi avec quelques jouets que j'avais pris et reportai mon attention sur ma mère et mon père. Aucun de nous ne voulait briser la glace, je décidais donc de le faire. « Voici Keline, ma fille. Elle a quatre ans. » « Zooey, tu ne peux pas revenir comme ça après six ans sans nouvelles de toi, après être partie comme une voleuse et nous présenter ta fille comme ça. » Je voyais que ma mère commençais à s'énerver. Comme dans mon adolescence, un pli barra son front prouvant ce que je venais d'énoncer. « Excuse moi M'man, mais j'étouffais ici. Je ne suis pas comme Phoenix, j'avais besoin de chaleur, de soleil. Mais surtout j'avais des rêves que ma rencontre avec le père de Keline a écourté. » Je ne pus aller plus loin car on sonna à la porte. Mes parents se regardèrent surpris et ce fut mon père qui se dévoua à aller ouvrir. « Zooey, pourquoi tu n'as pas avorté ? Tu es jeune tu aurais pu avoir un autre enfant. » « Quoi ? Tu aurais voulu que j'avorte ? Mais t'es complètement malade. » « Baisse d'un ton jeune fille, tu es encore ma fille alors tu me dois le respecter. » Je m'apprêtais à partir quand Phoenix passa la porte du salon suivi de mon père. « Zooey ? » Je lui adressais un vague sourire et un geste de la main timide. La dernière fois que j'avais eu de ses nouvelles, ça avait été seulement pour lui soutirer de l'argent. En voyant Pho, ma mère sembla un instant se détourner de moi. « Phoenix. » Elle regarda alors derrière Phoenix pour voir si la blonde était là. Apparemment elle n'était pas là. « Hilary n'est pas là? J'aurai tellement aimé la voir. » A son nom, mon visage se crispa. En fait, je n'étais pas prête à faire des efforts. Ce n'était qu'une pauvre cruche que je n'aimais pas. Comme Phoenix semblait avoir rejoint notre réunion de famille improvisée, je déposais mes affaires et me rassis tandis que mon frère prenait place lui aussi. Je ne savais pas quel comportement adopté. J'étais partie sans rien dire et sans donner de nouvelle et me voilà de retour. J'aurais tant aimé qu'il me prenne dans ses bras, mais je le savais plus ou moins déstabilisé par mon retour. Maman quitta la pièce pour sûrement aller chercher de quoi manger. Papa la suivit certainement pour nous laisser seuls avec Phoenix. J'ouvris la bouche pour parler mais il fut plus rapide que moi. « Ça te manquait de venir ici? » Le ton qu'il avait employé me blessa. Mais en même temps, je ne pouvais pas lui en vouloir. J'aurais réagit de la même manière. Keline en entendant mon frère me parler ainsi se releva et vint se réfugier dans mes bras. « Il est méchant le monsieur Maman. On rentre à la maison ? » Je secouais négativement la tête pour lui faire comprendre qu'on ne rentrerait pas maintenant. Je n'osais pas regarder dans les yeux mon frère maintenant qu'il savait pour Keline.

Je n'avais pas prévu ce déjeuner ainsi. Non, dans ma tête tout avait été planifié pour que j'annonce, doucement mais surement, mon divorce à mes parents. Les préparer, puis au pire consoler ma mère. Et l'annonce que j'étais sans doute déjà avec quelqu'un? A la fin, pour ne pas me faire taper dessus avec un torchon par ma mère. Je savais qu'elle avait investit énormément dans notre mariage et qu'elle rêvait de voir des petits-enfants gambader dans la maison. Au lieu de cela, de ses rêves, j'allais annoncer la nouvelle qui allait faire l'effet d'une bombe. Du moins, c'est ce que je croyais jusqu'à ce que je vis ma sœur qui était assise dans le canapé du salon, visiblement en train de se faire sermonner par notre mère, pour changer. C'était la dernière personne que je pensais voir ici, à Barrow. Elle qui avait fait ses valises pour Los Angeles, là voilà six ans plus tard dans le canapé familial comme si rien de tout ça ne s'était produit. Et pourtant pour moi c'était évident: je lui en voulais. Je lui en voulais de ne jamais donner de nouvelles sauf pour demander un service, de ne jamais venir à Noël alors que prendre deux jours n'étaient pas difficile, de ne pas être là aux anniversaires que l'on avait l'habitude de fêter toujours en famille. Dans mon cerveau régnait un mélange d'incompréhension et de réflexion. Je me posais sur le canapé comme à mon habitude tandis que nos parents préparaient l'apéritif. L'odeur qui sortait de la cuisine, me donnait déjà envie de me mettre à table en fin gourmet que j'étais. Notre mère cuisinait toujours à la perfection et chacun de ses repas étaient un véritable festin. Festin qui aujourd'hui serait tendu, à ce que je remarquais sur les traits tirés de ma mère et au silence de mon père tandis qu'il préparait les boissons. J'avais profité de ce temps où l'on était tout deux, Zooey et moi pour lui faire la remarque qu'elle revenait enfin. Ce n'était pas forcément une bonne remarque, surtout au vue du ton que j'employais. Elle ne répondit rien, c'était la petite qui prit la parole en l'appelant: maman. Pincement au cœur. C'était quoi ce délire? C'était ce que j'aurai voulu dire à ma sœur. La petite devait avoir quatre, cinq tout au plus et j'avais eu Zooey huit mois plus tôt au téléphone. Aimable de sa part qu'elle me l'ai caché. Je ne savais pas comment je devais le prendre, j'allais parler quand mon père m'apporta un verre de whisky et alla s'asseoir dans le canapé en face de moi. Ma mère emmena les petits fours sans pour autant un sourire aux lèvres.

Le silence était pesant. Pendant au moins dix minutes, personne n'osait ouvrir la bouche. Je regardais sans cesse le liquide dans mon verre et par moment mon regard déviait sur la petite fille, puis sur Zooey. Finalement peut-être fallait-il briser la glace une bonne fois pour toute? « Bon, on ne va pas commencer à se faire la guerre, alors que pour une fois la famille est réunie. » Notre père avait pris la parole, comme il le faisait dans les situations gênantes, et je l'en remerciais au plus profond de mon âme. Je pris une profonde respiration avant de prendre la parole: « Une nouvelle allant avec une autre, Zooey est mère de famille et moi je vais divorcer. » On entendit un bruit de verre se briser sur le sol. Je vis ma mère faisant de grands yeux et mon père se mettant la tête entre les mains comme si c'était la chose que je n'aurai jamais du dire. Peut-être qu'il avait eu raison quelques minutes auparavant: j'aurai du attendre un autre jour. La voix de ma mère tremblait: « Tu quoi? » « Tu as très bien entendu. » Je bus quelques gorgées de whisky alors que mon père passait son bras autour des épaules de ma mère comme pour essayer de la soutenir. Je levais mon verre vite fait par la suite en déclarant: « A la famille! » Coup de grâce, mon père me fit un signe négatif de la tête, comme pour que j'arrête. « Vous avez décider tous les deux de briser la famille c'est ca? » Elle nous regardait, moi, Zooey, puis moi, et encore Zooey. « Ce n'est pas de ma faute si Hilary a couché avec Charlie et est tombé enceinte de lui non? Merci de mettre la faute sur quelqu'un d'autre. » Ma mère tremblait, elle était au bord de la crise de nerfs et je ne faisais rien pour arranger les choses, mais d'un coup je me sentais soulagé d'un poids, je raconterai ça à Rosy. Ah oui il fallait que je dise aussi pour Rosy... Vue l'ambiance j'attendrai un peu. Je posa mon regard sur ma petite sœur: « J'espère que tu vas me laisser passer du temps avec ma nièce avant que tu t'envole pour une autre ville. » Je fis un léger sourire, c'était incroyable comment on se sentait plus détendu après l'annonce. « Phoenix dis moi que ce divorce ce n'est pas vrai! » Je posa mon verre sur la table de salon, en regardant droit dans les yeux ma mère. Je l'aimais mais elle devait se faire une raison. Je n'avais même pas besoin d'employer des mots tellement mon regard voulait tout dire.

Le regard de Phoenix me transperça alors qu'il apprenait l'existence de ma fille. J'aurais voulu lui dire au téléphone lorsque je l'avais eu huit mois plus tôt, mais je n'avais pas eu le courage de lui annoncer ça comme ça. Je n'avais pas prévu non plus de lui annoncer comme ça. Là, ça avait plutôt l'effet d'une bombe ou alors d'une merde de pigeon dans la cour de récréation. Je supportais alors le regard de mon frère. Je savais que je l'avais blessé, qu'il m'en voulait, et je le comprenais. Pendant six ans, je n'avais pas appelé ni pour les anniversaires, ni pour Noël. Je n'avais pas donné de nouvelles sauf pour lui demander de l'argent. J'avais honte, mais ce qui était fait était du passé. Je devais relever la tête et supporter ses reproches parce que c'était ainsi. « Keline chérie, si tu continuais de jouer. » Keline hocha la tête et retourna jouer alors que tout le monde prenait place dans les fauteuils et divan. Pendant plus de dix minutes, un silence pesant et tendu prit place. Il fut seulement interrompu par les rires de ma fille qui s'amusait comme une folle. Je fus alors reconnaissante à mon père de briser la glace. « Bon, on ne va pas commencer à se faire la guerre, alors que pour une fois la famille est réunie. » Je déposais ma main sur la sienne et lui souris tendrement. Mon père avait ce don de toujours trouver les bons mots dans les situations gênantes ou tendues. Et là, il venait de détendre un peu l'atmosphère. Phoenix prit alors la parole. « Une nouvelle allant avec une autre, Zooey est mère de famille et moi je vais divorcer. » Finalement, revenir à Barrow n'était pas une si mauvaise chose que ça. Un sourire éclatant barra mon visage. « Enfin une bonne nouvelle dans cette journée pourrie. » Mon père me lança alors un regard plein de reproche. J'avais toujours eu le don de rajouter quelque chose dans les situations comme celle-ci.

Mais ce n'était pas ma faute si j'étais heureuse d'apprendre le divorce de mon grand frère. Ce n'était pas tous les jours qu'on apprenait que la personne qu'on aimait le moins allait quitter sa famille définitivement. Un verre se brisa et mon père se prit la tête entre les mains. Je secouais la tête de droite à gauche dépitée. Ils ne pouvaient pas se réjouir cinq minutes comme moi à cette annonce. « Tu quoi? » « Tu as très bien entendu. » Apparemment pas. Ma mère avait l'air choqué par ce divorce. Elle avait toujours aimé Hilary alors que papa et moi ne l'aimions pas plus que ça. Enfin moi je la détestais. Papa lui l'appréciait un peu, mais sans plus. Alors que moi je la haïssais du plus profond de mon être pour m'avoir prit la seule chose qui comptait à mes yeux : mon frère. Phoenix but quelques gorgées de son verre avant de le lever pour porter un toast « A la famille! » L'expression de ma mère valait bien tous les séjours à Barrow possible. Elle s'était décomposée petit à petit, au fur et à mesure que nous parlions. « Vous avez décider tous les deux de briser la famille c'est ca? » Son regard passa alors de Phoenix à moi, puis encore sur mon frère avant de revenir à moi et ainsi de suite pendant quelques instants. J'ouvris la bouche pour me défendre, mais Pho fut plus rapide que moi. « Ce n'est pas de ma faute si Hilary a couché avec Charlie et est tombé enceinte de lui non? Merci de mettre la faute sur quelqu'un d'autre. » Oh la connasse !! J'allais lui faire la peau à cette blondasse. Mon sentiment de haine s'accentua quand j'appris ce qu'elle avait fait à mon frère. Personne n'avait le droit de faire du mal à Phoenix sauf moi. Maman tremblait de tout son corps. Elle allait surement nous faire une syncope dans pas longtemps si on continuait comme ça.

Phoenix reporta alors son attention sur moi. « J'espère que tu vas me laisser passer du temps avec ma nièce avant que tu t'envoles pour une autre ville. » Je lui décochais alors un regard noir. « Non tu vois, je pars dans une autre ville comme tu dis demain matin... » Ironie, sarcasme tout dans ma voix et dans min comportement exprimait ses deux sentiments. Oui je n'avais pas à être comme ça à cause du fait que je n'avais pas donné de nouvelles, mais il fallait que je le fasse quand même. Ma mère ramena alors le divorce de Pho dans la discussion. « Phoenix dis moi que ce divorce ce n'est pas vrai! » Je soupirais exaspérée. « Non mais maman sérieusement ? Tu penses vraiment que Pho ne va plus vouloir divorcer simplement parce que tu lui demandes. » Une nouvelle fois, mon père secoua la tête, mais ça ne m'empêcha pas de continuer. « Cette blondasse a trompé ton fils, est enceinte de son amant et tu voudrais qu'il lui pardonne et que tout revienne comme avant. Et bien tu es pire que ce que je croyais. » Papa se leva alors et attrapa la main de ma mère qui était dans un état second. « Viens ma chérie, allons dans la cuisine tu veux ! » Ils disparurent alors de notre champ de vision. Keline qui n'avait pas bougé depuis que je lui avais demandé de retourner jouer, se leva et se dirigea vers mon frère. « Dis Pho, je peux avoir un câlin ? » Je ne pouvais pas voir son visage, mais je me doutais bien qu'elle l'amadouait avec ses grands yeux comme le chat potté. « Comment tu vas toi ? » Même si je n'aimais pas Hilary, elle restait la femme de mon frère, celle qu'il avait épousé par amour.