aime peindre ✢ fait merveilleusement bien la cuisine ✢ porte le même parfum que son père adoptif ✢ est cheerleader à son High School ✢ n'aime pas manger en public ✢ ne croît pas en Dieu ✢ pratique le karaté ✢ fait son possible pour avoir des notes acceptables à l'école ✢ a encore quelques soucis de compréhension en anglais ✢ lit la presse chaque jour, lors du petit-déjeuner

Xanthe est la dernière adoptée de la petite tribu de Bernard – cela ne fait que deux ans qu’elle vit avec le marquis, qui fait son possible pour qu’elle oublie les malheurs de son passé. Née en Biélorussie, Xanthe fut vendue par ses parents à une mafia locale à l’âge de sept ans avec deux de ses sœurs, qui furent mises en pièces pour le trafic d’organes. Xanthe aurait certainement préférée mourir avec ses deux aînées, car sa vie lui fit connaître par la suite l’horreur des sévices sexuels et de la maltraitance jusqu’à ses neuf ans ; le moment où la police démantela le réseau dans lequel elle macérait. Traumatisée, la demoiselle avait perdu l’usage de ses jambes et de ses cordes vocales. L’orphelinat où on l’avait placée prenait grand soin d’elle, mais n’avait pas les fonds nécessaires pour offrir à Xanthe les soins psychologiques dont elle avait besoin. Du fait de leur précarité, ils s’adressèrent à un organisme non-gouvernemental qui venait en aide aux enfants sans parents, auquel Bernard contribue beaucoup. En tant qu’ambassadeur de cette organisation, le riche homme se déplaça dans cet orphelinat de Biélorussie pour juger des besoins du lieu.

Alors qu’il passait auprès de Xanthe, qui se morfondait comme une poupée cassée dans un fauteuil, ce dernier a voulu lui caresser la tête. Tout à coup vive, la demoiselle le repoussa et se mit à pleurer, effrayée à l'idée d’avoir à subir de nouveau les diableries de son passé. Bernard fut tout autant choqué et se fit expliquer l’histoire de la triste enfant (à laquelle il envoya un gros bouquet de fleurs et une poupée pour se faire pardonner ; poupée qu’elle garde depuis sous son oreiller). Touché par la détresse de la jeune tigresse, l’homme décida de l’adopter même si cela était un synonyme de difficultés. Son vœu se réalisa lors de l’année des onze ans de Xanthe, à laquelle il venait souvent rendre visite. Elle finit, au bout d’un an, par s’habituer à la présence du sud-africain et accepta qu’il l’emmène avec elle, comprenant que tout ce qu’il désirait, c’était être son père et rien de plus.

Toutefois, elle resta méfiante un long moment, préférant rester dans sa chambre que de se mêler au reste de sa nouvelle famille. Mais la situation s’améliora petit à petit, et elle finit par retrouver l’usage de ses jambes – quoique par réflexe, Bernard continue de la porter dans ses bras quand il se ballade à ses côtés. Parce que oui, elle accepte à présent qu’il la touche, et même vient parfois se lover contre lui de son plein gré. Surtout la nuit, quand elle sent une pointe d’angoisse en elle.

Maintenant, elle recommence à parler. Mais vraiment très peu. Cela n’est pas forcément le signe que sa vie s’améliore. Bernard a tenu à la scolariser au début de cette année, mais Xanthe présente de nombreuses lacunes, sur le plan scolaire tout comme sur le plan émotionnel, ce qui lui complique bien la vie – ainsi que celle de ceux l’entourant. Bien souvent, elle s’échappe de sa classe pour courir les rues de Barrow, au grand dam de l’inquiet Bernard.