Le petit garçon était caché dans le fond de sa chambre. Des cris. Le son des coups. Des corps qui se fracassent. Ses mains posées contre sa bouche. Des sanglots qu’il tente de retenir. Il ne faut pas faire le moindre bruit. Il ne faut pas faire quoi que ce soit. Le risque de mourir. La souffrance d’entendre les pleure de sa mère qui clame la mort de son père. Elle est désespérée et il ne peut rien faire. Les cris et ensuite le vide. Plus rien. Le silence était surement bien plus lourd que tout le reste. Un frisson qui passait le long de son dos. Il savait. Il était trop jeune et il le savait. Il ne lui en fallait pas plus pour comprendre ce qui venait de se passer. Ses parents étaient riches, traînant dans des affaires louches, des choses loin d’être nettes et légales. Il ne bougeait pas. Son cœur percutait ses côtes. Il sentait le sang affluer dans son corps et le faire mourir de chaud tellement il était nerveux. Son front se posait contre le sol. Des pas se faisaient entendre dans l’escalier. Il tentait de ne pas faire de bruit. Il voulait disparaître. S’évaporer, faire partie du décor et ne plus être là à ce moment précis. Ses yeux emplis de larme se fermaient alors que les pas se faisaient de plus en plus prêts. Son souffle se coupait. Il ne respirait plus. Il ne pouvait pas. Il ne devait pas le trouver. Il devait se faire silencieux. Ses deux mains se posaient contre sa bouche. Il semblait que le temps lui durait une éternité. Le russe entendait son cœur, son souffle trop rapide qu’il tentait de dissimuler, Impossible de dire le nombre de temps qu’il a passé à attendre. À se taire. À rester immobile. Longtemps. Trop longtemps. Le silence. Le silence lu donnait froid dans le dos. Le silence qui lui prouvait qu’il n’y avait plus de vis en bas. Il bougeait. Ses jambes trop molles et son corps qui tremblait. Il se rendait devant les escaliers. Une odeur forte venait lui percuter les narines, odeur acre, forte, dégoutante qui lui levait le cœur. Sa main se posait sur la rampe et il descendait les marches une à une. Le spectacle qui lui était offert était surement le plus horrible. Image qui marche son esprit. Une marque au fer rouge. Un spectacle qui va le changer. Le transformer. Le rendre horrible.

৩৩৩

Il était étendu dans le fond de son lit. La soirée avait été longue. Il l’avait passé avec elle. Jolie brune. Jeune femme de qui il s’était entiché. Droguée avec qui il partageait tout son temps. Il dormait. Loin de se douter de ce qui était en train de se produire, loin de se douter qu’elle était debout. Celle qu’il croyait aimer. Celle qu’il aurait voulu aimer, mais l’amour ne faisait pas partie de leur monde. Elle était debout, en train de remettre ses vêtements, en train de prendre la drogue, en train de lui voler ce qu’il avait en stock. La droguée trompait son dealer, elle partait sans lui avec des doses, trop de doses. Il ouvre les yeux et se rend compte de l’absence dans son lit. Le russe s’en veut de ne pas avoir ouvert les yeux avant, d’avoir dormis trop dur. Le sommeil devient maintenant une chose à éviter, il ne voulait plus se faire prendre pendant qu’il avait les yeux fermés. La panique le prenait. Il se levait, cherchant une dose, cherchant un signe ou n’importe quoi pour lui prouver qu’il avait tord. Ce n’était pas le cas. Elle était partie avec toute sa drogue. Il allait être en manque. Manque de stock, manque de drogue pour lui et manque d’argent. Connasse. Il avait envie de la retrouver. Il avait envie de lui faire regretter. Il lui en voulait. La colère. Il la ressentait. Elle le grugeait. Il attrapait sa lampe qui se fracassait contre le mur. Trahison dégoutante. Une confiance aveugle, une confiance qu’il ne donnerait plus en qui que ce soit. Confiance qu’il ne donnera à personne d’autre.

৩৩৩