« Salut chérie. » « Bye bye crétin. » Azraël Volkov-Revenge émit un petit rire et se leva pour suivre la belle blonde qui venait de passer devant lui. Voilà plusieurs semaines que les deux jeunes gens se taquinaient et se lançaient des piques. Tout avait débuté le jour de l'arrivée d'Azraël dans la froide Barrow. En ouvrant les lourds rideaux poussiéreux de la bow-window de sa chambre, il était tombé nez-à-nez, ou plutôt fenêtre-à-fenêtre avec sa jolie voisine. Le séducteur Californien qui s'était mis en veille lorsqu'il avait passé le panneau indiquant : Alaska, s'était brusquement réveillé et avait adressé un sourire Colgate à cette belle créature … Qui avait tourné les talons. Vexé d'avoir été ignoré de la sorte,
Azraël s'était mis en tête de découvrir qui était cette mystèrieuse blonde qui semblait insensible à son charme pourtant qualifié de ravageur par les Californiennes. Le jeune homme, grâce à des amitiés nouvellement liées, avait appris que sa chère voisine se nommait Everleigh Kovaleski, la Reine des Glaces de Barrow, qui, malgré son caractère doux et affectueux, envoyait paître tout les garçons que comptait la ville.
« Tu devrais pas tenter le coup Az, tu vas te prendre le râteau de ta vie. » « T'inquiètes pas pour moi, elle fait son insensible, mais aucune fille n'as jamais pût me résister. » C'est ainsi qu'Azraël eût décidé qu'Everleigh il conquerrait. Sauf que, malgré tout les efforts et les plans diabolique dispensés, la belle blonde semble à peine le voir. Elle l'ignore lorsqu'il lui sourit. Elle le rembarre lorsqu'il lui parle. Elle le repousse lorsqu'il s'approche trop près d'elle. Elle soupire lorsqu'il lui adresse un signe de main. Elle lève les yeux au ciel lorsqu'il lui lance une de ses fameuses phrases d'accroches. Elle tourne les talons lorsqu'il apprécie sa silhouette parfaite depuis sa fenêtre. Voilà comment Azraël avait occupé ses dix premières semaines à Barrow, en essayant par tout les moyens inimaginables de capter l'attention de la blondinette plus de trois secondes.
Malheureusement, rien n'y faisait et Everleigh semblait rester de glace, au point qu'il s'était même demandé si elle ne préférait pas les filles. Son égo, commençant à souffrir de tout ces refus, décida, pour la première fois de sa vie, d'arrêter-là la mission Kovaleski. Si cette fille voulait finir bonne soeur, que bien lui en fasse, mais il lui avait assez couru derrière comme ça et était bien décidé à passer à autres choses.

Un jour qu'il sortait de chez lui, emmitouflé sous un énorme blouson et une écharpe en laine, il l'avait aperçue, assise sur le perron de sa demeure victorienne. Au début, il avait l'intention de passer devant elle sans lui jeter un regard, histoire de lui rendre la monnaie de sa pièce. Il dérapa sur une plaque de verglas et se retint à la dernière minute au muret qui séparait leurs deux maisons. Il entendit un petit gloussement en provenance de la maison voisine et darda un regard noir sur la jeune fille. Il s'attendait à la voir entrain de se plier de rire, mais ce n'était assurément pas le cas. Ses cheveux n'étaient pas peignés, sa peau était affreusement pâle – de la même couleur que la neige et ses yeux bleus reflétaient la dévastation de son coeur, bien qu'Azraël ignorait ce qui en était la cause. De là où il était, il voyait parfaitement que de grosses larmes roulaient de long de ses joues. « Pleure pas pour moi. On était pas fait pour être ensemble, c'est tout, plaisanta-t-il, espérant lui tirer un petit sourire. » « Si seulement ce pouvait être à cause de toi … Je ne serais certainement pas dans cet état-là. » Il passa le portillon et vint se planter en face d'elle, tout idée d'abandonner le fait de la conquérir envolée. « Ouille, fit-il en portant une main à son coeur, mimant d'être blessé par ses paroles. Laisse-moi deviner, tu t'es rendue compte que tout le monde t'appelait la Reine des Glaces dans ton dos ? Il savait qu'il était méchant, mais c'était son coeur blessé par les nombreux refus d'Everleigh qui s'exprimait. » A ce moment précis, un bruit de verre cassé suivit d'éclats de voix se firent entendre depuis la maison de la jeune fille. Azraël tourna successivement son visage vers la demeure, puis vers Everleigh. De nouvelles larmes avaient fait leur apparition. D'un geste tendre, il les essuya avec son pouce et lui sourit. « Ca me plaît bien d'être la Reine des Glaces, au moins, je ne suis pas une de ces filles qui se pâment devant le premier bellâtre venu qui débite de belles paroles entendues dans un film B. » « C'est pas pour ça que tu dois repousser toutes les personnes de la gente masculine qui s'approche à moins de quinze centimètres de toi. » « Sujet épineux. Laisse tomber, d'accord ? » Un blanc s'installa, jusqu'à ce qu'elle reprenne tout bas : « De toutes façons, tu ne pourrais pas comprendre. » « J'ai plusieurs théories, si elles t'intéressent. Un, tu es attirée par les filles. Je n'ai aucuns problèmes avec ça, d'ailleurs, si un jour tu veux m'inviter, n'hésites pas … Bref, je m'égare. Deux, tu es une alien venue de Mars qui n'as pas de coeur. Trois, tu t'es fait briser le coeur par un idiot au lycée et depuis, tu le protèges amoureusement. Quatre, tu as peur d'être en couple parce que tu vois tes parents se disputer chaque jours. » Everleigh ouvrit la bouche pour parler, avant de la refermer. « Je ne suis pas si bête que j'en ai l'air, hein ? »

Depuis ce jour, les relations entre les deux jeunes gens se sont modifiées, mais pas vraiment améliorées puisqu'ils continuent de se lancer des piques et qu'Everleigh continue de le repousser. Mais d'une façon différente. Ses gestes sont plus tendres, plus doux, moins brusques envers lui. Elle ne semble plus le voir comme Godzilla, mais plutôt comme un être humain parfaitement normal qui ne cesse de la taquiner. Et puis, ce n'est pas comme si une certaine attirance physique ne s'était pas développée entre eux. Everleigh a bien remarqué que lorsqu'elle repoussait Azraël en mettant sa main sur son torse, il souriait de toutes ses dents. Et ce dernier l'a aperçue rougir à plusieurs reprises lorsqu'il la draguait ouvertement.
Reste à voir où tout cela les mènera.