« tout nous échappe sans cesse, même les êtres qu'on aime. mais reste la certitude que certains moments ont été ce qu'on appelle le bonheur.»

Réveil horrible. Et un de plus qui finit en lambeaux sur le sol de ma chambre. Bon sang, je me passerais de ce genre de réveil surtout quand une goutte me tombe sur le front au moment où je me mets sur le dos. Il faudrait que je prenne mon courage à deux mains et que je refasse les murs de ma chambre. Le seul endroit qui a gardé la trace de l’ancien propriétaire. Passant la plupart du temps, loin de mon appartement, j’avais encore du mal à m’attacher à l’endroit. L’image de l’ancien hantait mes pensées. Le temps que j’avais passé à refaire chaque pièce pour qu’il ressemble à ce que j’avais toujours aimé et au couple que l’on formait. Bon, il était temps que j’arrête de me reposer sur un passé de mensonges et de trahison. Dès que les papiers auront sa signature, je n’attendrais plus parler de lui et ça sera une bonne chose pour moi. Avancer, voilà, à quoi je devais penser. Poussant l’énorme couette, je passais mes jambes en dehors du lit. A moitié endormi, je naviguais dans mon appartement en filant vers la salle de bain. Il est à peine six heures du matin. Et pourtant comme chaque matin, je suis debout. Et la seule chose qui me permet de me réveiller correctement et de faire le vide dans ma tête, est de courir. Je cours jusqu’à en perdre haleine et dès que j’arrive au parc, je me laisse tomber sur l’herbe fraiche du parc. C’est calme et ce dont j’ai besoin. Loin du tumulte humain, loin du cabinet, loin de l’hôpital, loin de ma vie. Ce genre de moments me redonne confiance. Et je sais pourquoi, je suis là à me battre chaque jour un peu plus. Je me lève après avoir somnolé quelques minutes ou plutôt une bonne heure. Un retour à la maison. Une bonne douche.

« Lennon, ton petit déjeuner est prêt. » eus-je l’impression d’entendre lorsque je passais devant la porte de la cuisine. Ce n’était rien que mon imagination. Il n’était pas ici et ne le sera jamais. Je ferme les yeux en le revoyant me préparer des pancakes avec son tablier immonde. La cuisine et moi, on n’avait jamais bon ménage. La seule chose que j’arrivais à faire c’était des pâtes, et encore il ne fallait pas que je les oublie sur les plaques. Je secouais la tête pour faire sortir tout ça de mon esprit. Attrapant une veste et mon sac, je quittais l’appartement. Il y avait un petit café que je fréquentais depuis que je suis petite. Avant, c’était pour ces chocolats maintenant c’est pour les cafés. Des cafés qui me manquaient énormément pendant mon internat de médecine. Je n’arrivais jamais à trouver ce goût si particulier. Pourtant, j’en avais bu à des tonnes endroits. J’avais l’habitude de me retrouver seule. Toujours à la même table dans l’angle au fond. Loin de la porte et du courant d’air. Les petites habitudes ne se perdent pas et sont ancrés en nous. Le pire c’est quand quelqu’un essaye de nous faire changer. On a l’impression de faire une erreur et au final, on refait exactement notre habitude. Je ne changerais pour rien au monde mon petit coin. Je commandais un café. Mon sac ressemblait à la caverne d’Ali Baba. En même temps, j’étais une fille et j’avais besoin de tout ça. Cependant, j’avais un nécessaire de médecine pour les urgences. J’attrapais mes dossiers et les laissaient tombé sur la table. Tout le monde se retourna face à mon bouquant. « Tout va bien. » criais-je en lançant un sourire à l’assemblée. C’était bien mon genre d’attirer l’intention à mon égard. Le nez dans un premier dossier, j’aimais connaître mes patients et avoir une réponse à un problème avant un rendez-vous. Parfois, je ne pouvais pas connaître la raison de leur visite et ça me rendait un peu folle. Le café arriva et mes lèvres se trempèrent immédiatement dans le liquide chaud. Qu’est-ce que j’aimais cette sensation. C’était comme si je renaissais à nouveau. Ma tasse à la main, je regardais une ligne dans la surprise s’empara de moi. Ma tasse glissa et voilà qu’elle tombait sur mes dossiers. Les papiers commençaient déjà à pomper le café. « Non, non. Ce n’est pas possible. » murmurais-je en tapotant sur les feuilles pour enlever le maximum sans faire de bêtises supplémentaires.