Vous pouvez aller lire ma fiche si vous pensez que ça peut vous aider, mais je pense que le lien ci-dessous suffira.Charles avait senti dés la première rencontre qu'il y avait quelque chose de spécial chez son jeune collègue. Il n'avait tout d'abord pas réellement capté, bien sur, mais au fur et à mesure il s'était mis à nier qu'il pouvait exister autre chose que de l'amitié. Il restait persuadé que leur relation n'était pas la moins du monde ambiguë et qu'il ne faisait rien de mal à rester de plus en plus tard au boulot au lieu de rentrer chez lui pour voir sa femme et son fils. Après tout, il avait bien le droit de passer un peu de temps avec ses collègues, non?
Ce soir là un véritable blizzard avait bloqué les routes et même si Charles aurait pu faire l'effort de rentrer chez lui à pied, il n'en avait pas envie. Il préférait tenir compagnie à Matt', même s'il refusait d'y voir là un signe quelconque.
« Et j'ai fini par aller faire de la luge en caleçon par -10°C. » Charles rigola en se remémorant ce jour où il avait tenu tête à ses parents et était ressorti faire de la luge alors que tous ses vêtements étaient trempés. Il n'était pas allé à l'école pendant toute la semaine suivante à cause d'une méchante pneumonie.
« Tu étais du genre têtu à ce que je vois. » Ils étaient passé au tutoiement quasiment immédiatement, la différence d'âge entre les deux hommes n'étant pas si grande. L'anecdote avait l'air de bien amuser Matt en tout cas.
« Comme tous les gamins j'imagine. » Il but une nouvelle gorgée du whisky qu'il était allé chercher dans son bureau quelques heures auparavant et finit au passage son troisième ou quatrième verre. Il était à moitié assis sur son bureau et Matthew se tenait en face de lui, un verre également à la main. Charles lui lança un petit sourire en coin et posa son verre vide sur le bureau.
Quand il releva les yeux il fut soudainement particulièrement conscient du peu de distance qui les séparait. Il ne s'en était pas rendu compte mais il semblait que Matthew s'était rapproché un peu plus à chaque verre. Charles essaya de retenir ses gestes mais son cerveau refusait de répondre, maudit whisky. Il se pencha légèrement en avant, malgré lui, rapprochant doucement son visage de celui du jeune homme. Il sentit son coeur battre à tout rompre dans sa poitrine et se demanda exactement à quel moment il s'était mis à accélérer la cadence. De là où il pouvait être, il pouvait presque sentir le souffle de Matthew sur son visage et ça ne l'aidait pas le moins du monde à recouvrer ses esprits.
Encore aujourd'hui il reste incertain quant à ce qu'il arriva juste après. Ils s'embrassèrent, ça c'est certain, mais Charles ne sut jamais qui avait initié leur premier baiser. Bien sur, il passa les mois suivants à se convaincre que c'était Matthew, mais il n'en fut jamais sur et certain.
Il sentit les mains du jeune homme venir caresser doucement ses flans et après quelques secondes, il sembla soudainement se rendre compte de ce qu'il était entrain de faire. Il repoussa Matt' et descendit brutalement du bureau, l'air complètement perdu. Il sentit ses joues passer du beige au rouge en un quart de seconde et il évita le regard de Matthew pendant les quelques instants qui suivirent. « Je suis marié. » Finit-il par lâcher toujours sans oser relever la tête. Il ne l'avait jamais mentionné, même s'il était possible que Matthew s'en soit douté ou l'ait apprit par quelqu'un d'autre. En tout cas Charles s'en servait comme excuses pour expliquer son comportement.
« Et j'ai un fils, je suis désolé. » Il attrapa son manteau et sortit du bureau en trombe. Il rentra à pied, prit une douche et se glissa dans son lit aux côtés de sa femme, essayant vainement d'oublier les évènements de la soirée.
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Charles et Matthew se sont expliqués quelques semaines après ça et ils ont décidés de rester amis, seulement Charles n'arrivait pas à rester assez éloigné du jeune homme. Il s'éloignait de plus en plus de sa femme et un soir qu'il était chez Matthew il finit par l'embrasser à nouveau. Les deux professeurs passèrent alors la nuit ensemble. Ils se voient ainsi de temps en temps, même si Charles sait que ce qu'il fait est mal, il ne peut juste pas s'en empêcher. Maintenant qu'il a goûté à la passion qu'il n'a jamais connu avec sa femme, il ne peut plus faire machine arrière.