LULLABY & KATNISS ► Maladresse quand tu nous tiens

Qu'est-ce qui m'avait pris d'accepter d'aller faire les courses ? Pour moi, c'était comme du shopping. Il fallait se déplacer et poireauter pendant des heures avant de trouver quelque chose dans le cas du shopping, alors que dans le cas des courses, il y avait toujours les personnes âgées pour venir nous embêter. Pas que je n'aime pas les personnes âgées, c'était juste qu'elles étaient à la retraite et qu'elle venait le weekend faire leurs courses la plupart du temps dans le seul but de faire chier leur monde. Enfin bon, là n'était pas le débat. Je me retrouvais donc devant l'épicerie de la ville en train d'élaborer tout sorte de scénario pour appeler Robyn et lui dire que je n'avais pas pu faire les courses. Après cinq minutes à chercher tous les scénarios possibles et inimaginables sans en trouver un plausible, je sortis enfin de la voiture pour me diriger vers l'intérieur de la boutique. Je n'avais aucune envie de le faire, mais le frigidaire était vide, et ce n'était pas la boite de céréales qui restait qui allait nous faire des repas.

J'entrais donc dans l'épicerie et pris un petit caddie afin de déposer ce dont j'avais besoin. En moins de cinq minutes j'avais tout bouclé. Je n'étais pas comme toutes ses filles qui prenaient leur temps pour vérifier si elle n'avait rien oublier. Avant de partir, j'avais fait le tour de l'appartement pour chercher ce qui nous manquait puis j'avais dressé une liste. Dans mon caddie ne se trouvait que les choses indispensables et tous ce qui se trouvaient à l'intérieur avait été minutieusement écrit sur la liste. Je m'en tenais à strictement à ce qui se trouvait sur la liste. Alors que j'allais allez à la caisse, je passai devant le rayon des boites de conserve une nouvelle fois. J'y étais déjà passée sans réellement m'arrêter parce que nous n'avions pas forcément besoin de ce genre de produit. Si à mon premier passage je n'avais pas vu les petits pois, mon deuxième fut plus fructueux. Je savais que Robyn les appréciait. Alors que je pensais à ça, une larme roula sur ma joue pour mourir dans le creux de mon cou. Robyn allait bientôt me quitter pour vivre avec mon frère puisqu'ils allaient se marier.

Je la connaissais depuis mes onze ans et j'avais du mal à réaliser qu'après cinq ans de vie commune, enfin plutôt de colocation, parce que vie commune ça faisait couple, elle allait me quitter pour vivre avec mon frère. J'étais vraiment triste car Robyn était ma meilleure amie, mais aussi celle pour qui mon coeur battait. J'étais gay depuis toujours il me semble, mais je ne l'avais avoué à mes parents que l'année de mes seize ans. Ils l'avaient mal pris et m'avait mis à la porte comme ça. J'avais donc vécu pendant deux ans avec Emrys mon grand frère avant de le quitter et de m'installer avec ma meilleure amie. Je décidais alors de lui prendre une boite de petit pois pour lui faire plaisir. Je me mis sur la pointe des pieds afin de l'attraper, mais elle m'échappa des mains et j'entendis un cri de douleur sur ma droite. Je me remis alors à plat et me tournais vers l'origine du bruit. Je vis alors une petite brune qui se frottait la tête. La boite de conserve avait du lui taper la tête. « Oh excusez moi, mademoiselle. Je suis vraiment confuse. »

Je récupérais la boite de conserve qui trainait à ses pieds avant de me confondre à nouveau en excuse. « Je suis maladroite. Vraiment, je suis désolée. » Je regardais encore une fois cette jeune femme que j'avais assommé se masser la tête. J'étais vraiment une catastrophe ambulante.